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qu’il souffroit, s’en prenoit en partie à M. d’Argenson, qui cependant tâchoit par toutes sortes de voies de remédier à cette calamité. Il y eut quelques émotions qu’il n’eût été ni prudent, ni humain de punir trop sévérement. Le magistrat les calma ; & par la sage hardiesse qu’il eut de les braver, & par la confiance que la populace, quoi que furieuse, avoit toujours en lui. Un jour, assiégé dans une maison où une troupe nombreuse vouloit mettre le feu, il en fit ouvrir la porte, se présenta, parla, & appaisa tout. Il savoit quel est le pouvoir d’un magistrat sans armes ; mais on a beau le savoir, il faut un grand courage pour s’y fier. Cette action fut récompensée ou suivie de la dignité de conseiller d’état.

» Il n’a pas seulement exercé son courage dans des occasions où il s’agissoit de sa vie autant que du bien public, mais encore dans celles où il n’y avoit pour lui aucun péril que volontaire. Il n’a jamais manqué de se trouver aux incendies, & d’y arri-