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lice, comme les écoliers craignent le correcteur du college, n’a pas toujours eu pour cette place le respect qu’elle mérite. Des étourdis de qualité ont cru pouvoir regarder le chef de la police comme une espece de commissaire donc on pouvoit bafouer la robe ; & cette magistrarure a paru plaisante à la folie inconsidérée de quelques jeunes colonels. Mais on a senti de nos jours que l’administration d’un lieutenant de police devoit avoir sa force, son poids, sa dignité.

Le peuple qui aime à voir le correcteur subordonné à son tour, répete les mots que lui adresse, à ce qu’il prétend, le premier président du parlement : clarté, propreté, sûreté. Il prend ces mots pour des mots impératifs. Il ne sait pas que ce n’est qu’une vaine formule, & que le parlement ne commande que pour la forme le lieutenant de police, comptable de tout à une autre autorité.

Il est assez plaisant d’imaginer que l’on espionne, en tems & lieu, celui qui fait espionner à son gré les autres citoyens. Ainsi