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fait. Son jeu admet des modifications variées ; mais elles ne sont pas toutes également difficiles, parce que la machine est toute dressée & subordonnée dans toutes ses parties bien jointes à la main du chef : ce qui étoit nécessaire ; les agens de la police devant être fournis à une discipline exacte, qui doit se rapprocher beaucoup de la discipline militaire.

D’Argenson fut sévere, peut-être parce qu’il sentit, en donnant la premiere impulsion, une résistance que ses successeurs ont moins éprouvée. On a cru long-tems qu’un lieutenant de police devoit être dur : il ne doit être que ferme. Plusieurs ont trop appesanti la main, parce qu’ils ne connoissoient pas le peuple de Paris ; peuple chaud, mais sans férocité, dont tous les mouvemens se devinent, & par conséquent facile à mener. Qui seroit sans pitié dans cette place, seroit un monstre.

Le peuple qui a toujours des idées confuses de licence, & qui craint le lieutenant de po-