Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 160 )

Quelle reconnoissance ne devons-nous pas aux chymistes, tels que MM. Parmentier, Cadet de Vaux, qui, par ces découvertes simples & utiles, auront tué le monstre de la famine, cet enfant de notre ignorance qui domine les empires ! Ils auront justifié la Providence, en montrant aux rois & aux peuples que la stérilité n’est qu’apparente, & que tout ce qui végete offre à la faim une substance nourrissante, que la disette est un mot qui s’effacera des langues modernes, quand on aura appris à extraire des plantes qui nous environnent les propriétés panaires, & plusieurs en sont pourvues plus ou moins.

C’est donc l’ignorance de l’homme qui lui a fait adopter de préférence le froment, & avec une sorte d’opiniâtreté. Le regne alimentaire est par-tout, ainsi que l’eau qui nous sert de boisson.

Probablement le vin est par-tout aussi. Ces substances précieuses qu’on n’attribuoit qu’au bled & à la vigne, répandues avec profusion sur le sein de la nature, n’attendent