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sentiment de la charité une espérance confuse de vaine gloire, & tirer vanité d’un bienfait dont le premier mérite est d’être caché à l’œil du monde.

Mais que l’homme charitable se nomme publiquement, j’y consens ; & il le peut, pourvu qu’il ait appris à n’admettre d’autre distinction que celle de la plus grande infortune. S’il craint de se tromper, qu’il écoute la voix publique ; elle lui apprendra sur quel terrein desséché doit tomber la rosée que le Créateur, jugeant en silence les actions des hommes, a confié entre ses mains.

À Dieu ne plaise que j’accuse ici les distributeurs des aumônes de détourner une obole des sommes sacrées qui leur sont remises ! C’est un forfait dont la supposition ne doit pas entrer dans notre esprit. Mais on violente de tous côtés les pasteurs & les aumôniers de la capitale. Ils cedent malgré eux aux sollicitations pressantes. Tel nom leur en impose, & tous les noms doivent être égaux devant l’œil de la charité. N’est-ce pas ici qu’il fau-