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sans taxe quelconque. L’homme pauvre a une multitude de ressources ; la fille indigente n’en a guere, & encore sont-elles embarrassées d’obstacles. Pourquoi lui ôter presque le pain, en grêvant son métier d’un impôt ? Quoi, une lingere sera taxée ; il faudra payer avant que de faire une robe !

Qu’aucune espece de tyrannie n’empêche ces filles d’embrasser tous les petits travaux sédentaires qui aident à les nourrir. Laissons-leur toutes les ressources qu’elles peuvent se créer ; que l’imposition pécuniaire leur soit inconnue ; que la protection due à leur foiblesse leur soit accordée : les mœurs y gagneront, & une industrie nouvelle pourra naître parmi nous. Enfin, que l’on donne aux femmes la même liberté dont jouissent les hommes, avec qui elles sont incessamment mêlées, ou que, suivant l’usage asiatique, elles soient séquestrées & n’aient aucune communication extérieure avec eux. Point de milieu ; car c’est le pire.

Une autre idée se présente ; c’est celle de