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quelques ouvrages, semés à de prudens intervalles. Or qu’est-ce que trente hommes faisant profession ouverte de ces honorables travaux, au milieu d’une nation composée de plus de vingt millions d’hommes ?

Les écrivains seroient dix fois plus nombreux, qu’ils mériteroient encore d’être considérés ; car sous quelque rapport qu’on les envisage, ils sont utiles. Outre le lustre qu’ils impriment à la nation chez l’étranger, l’amusement qu’ils procurent par leurs productions, est de tous le plus touchant, le plus varié & le moins coûteux. Leurs livres, leurs pieces de théatre, leur genre de vie, leurs rivalités même donnent lieu à des conversations intarissables, qui sont probablement les plus agréables de toutes, puisque tout le monde y revient si fréquemment. La vie d’une jolie femme est moins scrutée que celle de tel homme célebre.

    aucun tribut au public, il appelle cela le respecter. À qui convient donc le fauteuil académique ? À tout homme qui ne veut plus écrire.