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CHAPITRE DCXXII.

Trente Écrivains en France, pas davantage.


Chez les anciens peuples la considération publique étoit vivante ; notre gloire est terne en comparaison de ces honneurs qui payoient les services rendus au genre humain.

Pour se délivrer parmi nous du fardeau de la reconnoissance, on s’écrie de toutes parts : le nombre des auteurs est immense ! Oui, de ceux qui usurpent ce nom, ou qui ont fait une seule brochure dans leur vie. Mais de fait, il n’y a point en France plus de trente écrivains[1], constamment livrés à leur art.

  1. À bien compter, il n’y en a pas davantage. Je ne parle pas ici des médecins, des jurisconsultes, des chirurgiens qui écrivent sur leur art ; je ne parle pas des compilateurs, des journalistes, des traducteurs à tant la feuille ; je ne mets dans la liste des écrivains que j’ai en vue, que ceux qui donnent au public des ouvrages d’i-