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CHAPITRE DCII.

Bal d’Enfans.


On ne danse plus au bal de l’opéra ; on ne fait plus qu’y courir ; on n’y cherche que la confusion ; on se marche sur les pieds ; on s’étouffe : voilà le grand plaisir ; mais plus de contredanses.

La danse est si perfectionnée aujourd’hui, qu’il faut danser avec une supériorité marquée pour s’en mêler. Quand Marcel, la tête appuyée sur une de ses mains, s’écrioit : que de choses dans un menuet ! prévoyoit-il lui-même que bientôt il ne feroit plus permis de danser pour son plaisir, que l’homme du monde deviendroit acteur dans un bal paré, & qu’il danseroit pour être applaudi ?

Des personnes qui n’atteignent point à ce degré de perfection qui nous rend si difficiles, se dispensent de danser. Les bals d’enfans ont achevé de proscrire la danse. Ces petites créa-