irritable, aient un amour-propre exalté lorsque des sots, nés pour l’apathie, se permettent d’être chatouilleux à l’excès ?
Il faudroit aussi distinguer l’agresseur de celui qui ne fait que repousser l’injure ; peser les circonstances qui transforment telle critique en un véritable outrage. Il faudroit suivre les démêlés des personnages, examiner les procédés antérieurs. Mais le public ne peut ni ne veut descendre dans ces détails ; il prend les apparences pour la réalité. Cependant, malgré tout ce qu’on publie, il y a aujourd’hui beaucoup d’hommes de lettres sincérement liés entr’eux, qui s’aiment, qui font plus encore, qui s’estiment. Sans quelques tyrans qui ont conçu le despotisme au fond de leur cœur, & qui se reconnoîtront ou que l’on reconnoîtra ici sans que nous les nommions, les gens de lettres vivroient peut-être tous en paix. Tout les y sollicite, & nous appercevons le tems peu éloigné, où, avertis par le ridicule, ils se pardonneront la différence de leurs opinions. L’inimitié se concentrera alors toute