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CHAPITRE DLXXXIX.

Corbillard.


Vaste char servant aux magnifiques obseques des princes, où l’on porte à son dernier gîte un grand personnage mis en plomb. Il va au lieu de sa sépulture se reposer, le plus souvent de quels travaux ? des fatigues journalieres de la chasse.

La marche lourde & lente de ce corbillard traîné par huit chevaux caparaçonnés & portant le deuil de Son Altesse, quel spectacle bizarre ! Les crêpes du cocher pendent jusqu’à terre. Les chevaux, sous la casaque noire & blanche qui les couvre, sont indociles à l’ordre des funérailles. Le volume de ce char est élevé & fort ample, comme si le corps qu’il recele étoit celui d’un géant, ou d’un homme extraordinaire. Les armes du défunt sont peintes au-dehors d’une maniere également large & tranchante.