Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 14 )

leur ministere ; & que si elles ne pulluloient pas en arrivant des provinces voisines & éloignées, on les appelleroit de tout côté pour approvisionner la ville qu’on ne laissera point chommer de cette denrée, & pour cause.

En effet, un pasteur s’étant plaint à un lieutenant de police que sa paroisse étoit infestée de femmes publiques, le magistrat lui répondit tranquillement : monsieur le curé, il m’en manque encore trois mille.

Voilà un article assez étrange ; mais il entroit nécessairement dans le tableau de la capitale. Je n’ai pu passer sous silence ce qui est pour ainsi dire de notoriété publique. J’ai dit ce qui se voit, ce qui frappe tous les regards. Le reste peut se deviner ; ma main ne soulevera pas le rideau.

Le désordre dont je viens de faire ici le récit, est commun à toutes les grandes villes. Il existe de tous les tems ; mais il est aujourd’hui monté à un tel point, qu’il doit attirer l’attention de ceux qui s’occupent du bien public.