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mettent plus aux têtes de se toucher & de se mêler.

Autrefois un enthousiasme incroyable l’animoit, & l’effervescence générale donnoit aux productions théatrales un intérêt qu’elles n’ont plus. Aujourd’hui le calme, le silence, l’improbation froide ont succédé au tumulte.

Il a aussi perdu ce tact prompt qui l’éclairoit sur les convenances. Si l’on avoit à se plaindre de sa sévérité, elle devenoit utile. Le parterre ancien, beaucoup mieux composé, peuplé d’amateurs, non-seulement jugeoit la piece, mais encore il devinoit les forces & les ressources de l’auteur. Quand on donna Warvick en 1763, le parterre dit d’une voix unanime : c’est bien, c’est sage ; mais le poëte est sec. On sent qu’il n’ira pas plus loin. La prophétie s’est vérifiée. L’auteur depuis vingt ans se tourmente pour pouvoir donner à Warvick un pendant, & il ne sauroit en venir à bout.

Des bons-mots de toute nature circuloient dans l’ancien parterre. Un homme un peu