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milieu dans ces murs solitaires ; c’est là que l’ame s’anéantit, ou qu’elle monte au plus haut degré de perversité.

CHAPITRE DLX.

Théatre National.


Comment a-t-on représenté sur ce théatre tant de tragédies où les rois sont toujours des tyrans qu’il faut détrôner, pour le moins ; où il ne s’agit que de poignarder & d’empoisonner des souverains qui déplaisent aux fiers amans de la liberté, logés au fauxbourg Saint-Germain ?

Comment nos poëtes ont-ils placé dans la bouche de leurs personnages, les mêmes maximes tant de fois reprochées aux Jésuites, qui du moins ne les ont pas mises en vers ?

Comment a-t-on si fort exalté les gouvernemens républicains au sein d’une monarchie ? Comment Corneille n’a-t-il point passé pour poëte séditieux, en nous faisant détester la