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dans toutes les crises d’une fievre ; on vient jusques sous vos rideaux. Il faut que les têtes soient devenues beaucoup plus fortes, puisqu’autrefois nos peres, lorsqu’ils étoient malades, se trouvoient incommodés seulement par le mouvement indispensable du service.

Ceux qui ne visitent pas, envoient deux fois par jour demander des nouvelles, & surtout le nom du médecin. Il devient un pronostic, & les gens du monde savent combien de jours une duchesse pourra résister sous les ordonnances de tel docteur. Il est des maladies où le médecin expédie son malade infailliblement ; & le cocher lui même sait qu’au bout de huit jours il n’aura plus besoin d’arrêter les chevaux à la porte de l’hôtel : aussi s’informe-t-il du genre de la maladie. Alors il secoue la tête & prédit l’événement.