Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 40 )

de l’extrêmement bonne compagnie ; & l’on peint ainsi d’un seul mot l’immoralité.

CHAPITRE CCCCLXIII.

Chanteurs publics.


Il y en a de deux sortes ; les uns lamentent de saints cantiques, les autres débitent des chansons gaillardes ; souvent ils ne sont qu’à quarante pas l’un de l’autre. L’un vous offre un scapulaire béni qui chasse le diable, peint en habit rouge dans son tableau avec la queue qui passe ; l’autre célebre la fameuse victoire remportée ; tout cela est mis au rang des miracles ; & les auditeurs debout, ont l’oreille partagée entre le sacré & le profane. On écoute & les tentations du diable (lequel s’est métamorphosé pour séduire un pauvre homme avec de l’or) & la chanson sur la valeur héroïque de tel général qui s’est battu en personne. Celui qui parle en faveur des choses saintes a les cheveux plats & l’air niais ;