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cendre la rosée du ciel sur les semences, d’accorder au cultivateur des récoltes propices !

Quoi de plus auguste que ces cantiques offerts sous la voûte des cieux, qui montent vers l’Être suprême, qui implorent les véritables richesses, le froment nourriture premiere, & les fruits savoureux ! La religion alors se montre comme nourrice de ses nombreux enfans, comme médiatrice entre le ciel & la terre, & semble tout-à-au-fois promettre & appeller l’abondance.

La ville est devenue si grande, que les prêtres ne peuvent plus visiter les champs trop éloignés. Ils font le tour des charniers, ils se promenent sur un pavé sec ou fangeux, mais dès qu’on ne voit plus flotter les bannieres à côté des épis, cette fête a perdu ce qu’elle avoit d’imposant.

Il est inutile de traverser des rues bordées de chapeliers & de marchandes de modes, pour rappeller une fête rustique, où l’on rendoit hommage au Créateur au milieu du verd naissant des prés.