Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 142 )

y entra pour beaucoup, il faut l’avouer ; mais cela ne justifie point encore le peu d’ordre qui régna dans cette fête, & qui troubla toutes les imaginations superstitieuses, par l’idée d’un redoutable avenir. Les craintes vulgaires ne se sont pas réalisées.

Cet exemple fatal a du moins servi à établir par la suite, dans les fêtes publiques, l’ordre le plus exact ; mais on a passé subitement à une autre extrêmité. On a depuis invité le peuple à des fêtes, à condition qu’il n’y assisteroit pas. On a fait un désert de l’emplacement qui lui étoit destiné ; on lui a distribué encore plus de bourrades que de petits pains. De sorte, qu’aux fêtes de la naissance du Dauphin, lorsque le roi & la reine se sont présentés aux fenêtres de l’hôtel-de-ville, pour être salués par les acclamations & les bénédictions du peuple, il n’y avoit point de peuple.

On n’est pas encore venu à bout à Paris de donner des réjouissances où le peuple ne fût ni foulé, ni maltraité, ni renvoyé. Peut-