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elle se retire avec une bonne rente & ses épargnes, & les laisse se disputer l’héritage.

Quand les loix ne peuvent plus servir de frein aux mœurs, elles doivent les suivre & changer peu à peu comme elles. Il y avoit autrefois des concubines qui formoient un état mixte ; il a été supprimé mal-à-propos ; il renaît, parce qu’il est nécessairement lié à une grande population. Il est impossible que le même contrat soit fait également pour tous les états, pour toutes les conditions. L’indissolubilité du mariage entraîne des inconvéniens sans nombre, & la séparation que les tribunaux établissent est plus dangereuse que le divorce, en ce qu’elle laisse deux êtres isolés. Tout enfin nécessite un changement dans cette partie de notre législation, pour l’intérêt de la religion & de l’état. Il ne dépend que du souverain de modifier à cet égard nos loix politiques.

En attendant jugeons avec équité : si ces femmes n’ont point de rang dans la société, le mépris ne doit pas être leur partage. Gar-