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CHAPITRE CCCCXCV.

Almanach des Muses.


Cest une corbeille de fleurs poétiques, que Frere-Quêteur au Parnasse offre tous les ans au public. On appelle ainsi le rédacteur, parce que pendant toute l’année il sollicite les faveurs des enfans d’Apollon, qui contribuent de leurs travaux à former son recueil & son patrimoine. Il vit de sa quête.

Frere-Quêteur prend & entasse au hasard toutes ces fleurs, sans assortir les couleurs ; il en compose un énorme bouquet, à peu près comme le fait un paysan mal-adroit à la fête de son bailli, puis il le jette au nez du public la veille du jour de l’an. Les fleurs vives, les fleurs pâles, les fleurs inodores, les fleurs odoriférantes, les orties même y sont mêlées indistinctement. Mais qu’importe au rédacteur ? Son bouquet n’est-il pas fait ?

On s’occupe de ce recueil les quinze pre-