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rogent d’office le coupable & le font emprisonner.

Ils font faire ouverture de portes, lors des saisies de meubles en l’absence d’un locataire ; lorsqu’un particulier sans secours est décédé dans sa chambre. Enfin, lors des morts promptes ou suspectes, ils accompagnent le chirurgien du Châtelet.

Leurs fonctions sont presque toujours ou tristes ou contraignantes. Si l’on releve un cadavre mutilé, ensanglanté, c’est pour les yeux du commissaire. Il se trouve entre le meurtrier & celui qui a été assassiné. Toutes les blessures que la perfidie, la fureur & le hasard occasionnent, viennent sous leurs regards ; toute affaire criminelle commence dans leur greffe. Leur procès-verbal devient la base de la procédure criminelle ; les juges prononceront d’après leur exposé. Quel emploi sérieux !

Ils font les interrogatoires des accusés ; & ceux même qui sont enlevés par des ordres supérieurs sont encore interrogés par eux.