entre les services qui coupoient le repas ou le festin. Qui s’en douteroit aujourd’hui ?
Si l’on pouvoit détailler au juste de quelle maniere se nourrissoient le paysan, le simple citoyen, le noble campagnard, le grand seigneur, le clergé & les moines, on verroit peut-être par la table quel étoit alors le degré de l’aisance particuliere, & cela seroit bon à savoir.
On a trouvé depuis peu qu’il étoit ignoble de mâcher comme le vulgaire. En conséquence on met tout en bouillies & en consommés. Une duchesse vous avale un aloyau réduit en gelée, & ne veut point travailler comme une harangere après un morceau de viande. Il ne lui faut que des jus qui descendent promptement dans son estomac sans l’effort ni la gêne de la mastication. La viande de boucherie n’étoit déjà bonne que pour le peuple ; la volaille commence à devenir roturiere ; il faut des plats qui n’aient ni le nom ni l’apparence de ce qu’on mange ; & si l’œil n’est pas surpris d’abord, l’appétit n’est plus suffi-