parce qu’il sent que les grandes & véritables commodités sont celles qui appartiennent à tout le monde ; il en jouit en entier, & elles ont beau se diviser, elles satisfont autant le particulier que le public.
À l’instant du désastre épouvantable de Lisbonne, lorsque les maisons s’écrouloient & que tout s’abymoit, on vit une infinité de brigands se répandre de tous côtés, & s’adonnant au pillage, dépouiller les malheureux à moitié écrasés sous les ruines. Ces gens sans aveu, ces fainéans ne songerent qu’à profiter du désordre de cette ville infortunée ; ils augmenterent le trouble & la désolation en joignant leurs violences aux ravages du feu. Les temples, les maisons royales, les édifices particuliers furent spoliés par ces hommes effrénés qui, sur les débris même de la ville, attentoient à la derniere propriété des citoyens. Il fallut élever de hautes potences dans plusieurs endroits de la ville, pour maintenir ces hordes vagabondes ; & l’on vit alors ce que l’interruption de la police ordinaire