a toujours un roi ; si ce roi est toujours un tyran, & s’il s’agit toujours de le poignarder, de lui ôter la vie & la couronne ; de même, la peinture, comme la tragédie amoureuse de catastrophes sanglantes, a eu la sombre & longue manie des compositions représentant des martyrs, des supplices, des bûchers, des corps mutilés ou brûlés. Entrez dans une église ; vous ne voyez dans les voûtes que des mines de bourreaux & des saints patiens que l’on torture à loisir.
Le pinceau long-tems conduit par l’esprit fanatique des moines, ou dévoué à l’adulation la plus caractérisée, est revenu enfin à des compositions douces, agréables & touchantes.
Les sujets sont mieux choisis ; ils appartiennent à la morale, au siecle pastoral ou au patriotisme ; & l’œil n’est plus révolté par ces images de tyrannie & de cruauté, qui teignent de sang les murailles de nos temples, dans l’idée d’honorer ainsi les victimes de la religion : mais si elles jouissent d’un bonheur