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giées. Comment va le siege de Gibraltar ? Assez bien, il commence à se lever. Ce mot passe de bouche en bouche, on le répete au café, au parterre ; tout le monde rit jusqu’à l’épicier, & le public tout-à-coup éclairé sait enfin à quoi s’en tenir.

Quel nom méprisable que celui de gazetier, quand on vend le mensonge à la face de l’Europe ; que l’on trahit d’une maniere aussi vile les intérêts de la génération présente, & qu’on s’abandonne au mépris de la postérité qui s’avance & qui va flétrir bientôt le soudoyé & celui qui le soudoie !

Ces détails si bien vendus, dont on est si avide aujourd’hui, deviendront dans quinze jours d’une indifférence absolue. À la paix, toutes ces trompettes confuses se tairont ; ces chroniques journalieres tomberont dans le plus profond oubli ; l’historien n’y trouvera que des dates & cherchera ailleurs des mémoires que la pusillanimité, la passion & l’ignorance n’auront point altérés.

Que l’historien sera sur-tout embarrassé,