Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 281 )

Un de ces officiers en uniforme arrêtant un jour un campagnard par ses lambeaux de son habit, celui-ci le regarda froidement & lui dit : allons, c’est assez, n’achevez pas de me déchirer.

Ces petits détailleurs entravés dans leurs échoppes, violent de tout leur pouvoir l’observance du dimanche. Il se fait ce jour-là, entre les défenseurs de la loi & les infracteurs, une guerre de fripperie qui n’est pas étrangere à nos crayons.

Une escouade de guet à pied se promene d’heure en heure pour saisir les quincailleries & les vieilles culottes qui apparoissent en forme d’enseignes ; mais devant l’escouade marche un vigilant précurseur soudoyé par les détailleurs & qui avertit de proche en proche de l’arrivée de la garde. L’étalage alors rentre dans la petite boutique ; mais il reparoît soudain quand les fusiliers ont passé.

C’est le jour cependant où l’ouvrier qui a reçu la paie le samedi soir ou le dimanche matin, achete des boucles, des souliers, des