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remede est pire que le mal. L’arsenic ou la mort-aux-rats indiscrétement répandus dans des caves presque bannales, occasionne trop d’accidens pour qu’on n’en revienne pas à l’animal hypocrite dont Montcrif fut l’historiogriphe. Aussi tandis que le bas des maisons est habité par une espece rongeante, les toits regorgent de chats & de chates, qui par leurs miaulemens interrompent votre sommeil. Quelquefois dans le jour, au milieu de leurs ébats amoureux, ils tombent dans les cours, & vous recevez sur le dos un matou vaincu que son fort & heureux rival a précipité d’une gouttiere.

L’histoire des chats perdus est infiniment intéressante. Dans plusieurs maisons on rappelle les déserteurs, & il seroit contre le droit des gens de les retenir par force ou par ruse ; il est défendu même de les amadouer. On affiche de tous tems les chiens perdus ; une dévote a donné l’exemple d’afficher son chat perdu, lequel avoit au col un ruban couleur de rose, & l’on voyoit au bas