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Sois homme quand tu seras roi ; aspire avant tout au nom d’homme. Apprends avec nous à jouir de l’humanité & de ses plaisirs, de la vérité, de l’amour, sur-tout de l’amitié plus douce encore ; sors quelquefois de ton cachot d’or, si tes esclaves te le permettent ; franchis le seuil où ils t’enchaînent, & viens goûter quelques-unes de nos jouissances ; mais oseras-tu forcer la barriere où ta propre garde semble circonscrire éternellement tes pas ? Pleure !

Si ma franchise te déplaît un jour, alors je ne serai plus. Mais je t’aime pour le bien que tu peux faire aux hommes, pour le mal que tu peux leur épargner, pour la grande puissance que tu peux diriger en faveur de la partie souffrante de l’humanité ; car les grandes & importantes réformes n’appartiennent plus qu’à des monarques absolus comme toi.

Comme je ne crois pas que la Providence qui a organisé l’aile du moucheron, ait abandonné au hasard la constitution des états, je