seul lui manque. Que ne feroit pas l’homme avec le tems, & jusqu’où n’éleveroit-il pas ses travaux ? Pourquoi ne peut-on pas enter un homme sur un autre homme, comme on ente un jeune rejetton sur un arbre déjà vieux ? Figurez-vous Bacon, Descartes, Newton, Galilée, ayant quelques milliers d’années à vivre & à penser. Ils travailleroient avec la nature & surprendroient à la longue tous ses secrets. Mais à peine éleve-t-on quelqu’édifice, que la main de l’architecte se glace, & que son plan descend avec lui dans la tombe. Les générations se succedent, les travaux se recommencent : mais, semblables aux toiles d’araignées, le réseau fragile est percé lorsqu’à peine il s’étend.
L’académie des sciences mérite notre respect & nos hommages, en ce qu’elle réunit les découvertes, empêche la rupture du réseau, s’appuie constamment sur une base solide, & c’est la seule académie en France dont on puisse prononcer le nom chez l’étranger.
Elle a un grand avantage sur les autres