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Un autre gargotier demande une impératrice ; il veut que sa gorge soit boursouflée, & le peintre sortant de la taverne voisine, fait présent d’une gorge rebondie à toutes les princesses de l’Europe.

Le même peintre coëffe d’une couronne de laurier une tête de Louis XV, lui ôte sa perruque & sa bourse, & voilà un César.

Toutes ces figures royales ont d’étranges physionomies, & font éternellement la moue à la populace qui les regarde. Aucun de ces souverains ne sourit au peuple, même en peinture ; ils ont tous l’air hagard ou burlesque, des yeux éraillés, un nez de travers, une bouche énorme ; voilà la beauté que le pinceau accorde à ces fameux potentats, soit morts, soit vivans.

La populace va boire & danser sous les auspices de ces princes qui se font la guerre, parce que (ainsi que le disoit un sage & profond ribotteur) ils ne choquent jamais le verre entr’eux.

Quand je vois toutes ces vieilles enseignes pêle-mêle confondues, comme on les