Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 115 )

CHAPITRE CCCXCVI.

Sonneries.


Ah ! plaignez, plaignez les voisins des églises à sonneries. Quel tintamare ! Il n’est plus permis d’être indisposé. Plus de sommeil pour les malades ; plus de méditation pour l’homme de cabinet. Comment peut-on demeurer à côte de Saint-Germain-le-Vieux ? Je le demande à qui a entendu ce misérable & dur carrillon.

Presque toutes ces cloches que l’on met en branle pour un convoi, pour une messe, pour un mauvais sermon, ont un son aigre & mordant. C’est alors qu’il faut du coton dans les oreilles ; & quelle tête assez forte pourroit lire ou écrire à côté de cette discordance ! Les enfans du bedeau s’amusent à sonner les cloches ; l’église est vuide, les femmes en couche périssent faute de repos, & rien n’arrête le jeu de ces fils de sacristain.