Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 92 )

abus du canton, & de pourvoir à ses besoins ?

Le monarque le plus puissant sera toujours celui qui partagera sa puissance avec ses sujets, & qui excitera leur noble orgueil, au lieu de l’étouffer. Bien loin d’affoiblir son autorité, en partageant avec ses sujets les détails de l’administration, le monarque la doublera.

Quand on discute les intérêts d’un royaume, on voit naître soudain des hommes expérimentés, & toutes les entreprises se dirigent vers la gloire nationale. Un peuple qui sent sa dignité fait des choses étonnantes. Celui qui n’a aucun pouvoir sur les plus petites entreprises, s’accoutume à voir avec indifférence les mouvemens du gouvernail moteur, & il se sépare de la renommée de l’état.

Aujourd’hui les intendans sont tellement fondus avec les assemblées nationales, qu’ils sont obligés d’en suivre l’esprit & la marche. Ils ne pourront plus mettre l’égoïsme de