Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 74 )

passe encore pour cette distinction. Plusieurs membres du conseil vouloient un cuisinier & un confesseur savoyards. Il y eut une autre dispute sur le perruquier du roi. On l’avoit fait venir de Paris, parce que les barbiers espagnols ne savoient pas encore faire une perruque ; mais on redoutoit, en même temps, que l’indiscrétion du barbier français ne mît dans la chevelure artificielle qui devoit coiffer sa majesté, des cheveux tirés de la tête d’un roturier. Or, un roi d’Espagne ne devoit porter sur son chef que des cheveux de gentilshommes.

Il fallut batailler long-temps, & gagner le terrein pied à pied, pour changer quelque chose au despotisme de la religieuse étiquette, dite par excellence l’étiquette du palais.

Les lettres de la princesse des Ursins sur cet objet, sont curieuses. Cette princesse écrivoit à la maréchale, mère d’Adrien de Noailles : Je vous supplie de dire que c’est moi qui ai l’honneur de prendre la robe de chambre. Les plaisans disent aujourd’hui que