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de voir une femme qui fait des révérences de trois pas, de six en six pas ; un homme qui paroît une statue, & qui parle sans remuer les lèvres ; des gens qui s’habillent & se déshabillent : tout cela fait spectacle. On tourne & retourne tant & tant, de toutes façons, on fait prendre aux heures, tant de plis différens, & au jour, tant d’attitudes, qu’à la fin les heures sont forcées de rendre quelques plaisirs.

Une princesse, à telle heure, voit ses femmes qui entrent, la décoiffent & la déchaussent, bon-gré mal-gré ; elle a beau résister, il faut qu’elle obéisse, & qu’elle suive le courant des affaires.

Tantôt il faut qu’une dame soit solemnelle, tantôt en déshabillé.

Le perruquier, le tailleur, varient les frisures & les habits d’un goût extraordinaire.

Les nouvelles manières de se coiffer, de se présenter, de saluer, de parler, de dépecer, de manger, changent sans cesse par les grands & pour les grands, dont elles font