L’étiquette est un rempart qui repousse une infinité de prétendans incommodes. Ce mot est d’autant plus absolu, qu’on n’y répond jamais qu’en s’humiliant.
L’étiquette fait que les conversations deviennent silencieuses, & que les princes voient autour d’eux tant de mouvemens d’yeux & d’épaules.
L’étiquette qui faisoit jadis servir à dîner à des rois morts, subsiste encore de nos jours, & subsistera jusqu’à la fin de la monarchie : car comment supprimer une coutume si essentielle à son bonheur ? comment refuser à dîner au cadavre royal, quand les officiers de sa bouche ont si bon appétit pour lui ?
Le maintien, la marche, tout est assujetti à des règles qui, pour être versatiles, n’en sont pas moins suivies.
Pourquoi demander un tabouret, quand on peut avoir un bon fauteuil chez soi ? dit la comédie : & la comtesse qui a ri de ce trait, avec tout le public, postulera, quinze jours après, le tabouret chez la reine.