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truire, avouant qu’il ne le savoit pas. M. le régent lui répondit que le cérémonial n’étoit pas propre à nourrir l’amitié, & le pria de lui écrire sans cérémonie.

La sécheresse du protocole met une différence entre les lettres & les simples billets. Il n’est pas toujours aisé pour amener le très-humble, très-obéissant serviteur. Quand on écrit au roi, l’on ajoute, & sujet. Un prince met sur l’adresse : au roi, mon souverain seigneur ; & à la reine, ma souveraine dame. On dit au pape : très-humble, très-obéissant & très-dévot fils & serviteur. Le pape répond par un bref en parchemin.

Ce protocole varie peu.

Le protocole veut que quand on se sert de secrétaires, la cortesia soit de la main du prince.

Le roi de France a vingt-quatre millions de sujets ; il n’y en a pas deux mille qui sussent lui écrire selon les loix du protocole.

On appelle le dauphin monsieur, en lui parlant ; & il a la qualification de monseigneur, quand on lui écrit.