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vous parler. Les pierres en étoient brutes & grossièrement montées ; mais ce collier faisoit un effet si incommode au cou de cette belle personne, qu’elle le nomma le carcan, & trouva cette parure un supplice. Cependant le roi lui ayant témoigné du plaisir à la voir ainsi ornée, elle continua de porter l’incommode bijou, disant que pour plaire à ce qu’on aime il faut savoir souffrir. Bientôt les dames de la cour de Charles VII imitèrent la favorite ; & l’amour de la nouveauté accrédita les colliers de diamans.

Depuis ce temps le goût varia à plusieurs reprises. Les perles étoient la parure recherchée de Catherine de Médicis & de la fameuse Diane de Poitiers. Marie Stuard, reine d’Écosse, épouse du dauphin François II, depuis roi de France, apporta avec elle de superbes diamans. Les princesses de sa cour en reprirent aussi l’usage. Lorsque cette jeune reine eut quitté la France, les perles redevinrent à la mode. Au couronnement de Marie de Médicis, épouse de Henri IV, l’habillement des dames de sa