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Trop souvent il arrive que les cavaliers de la maréchaussée s’oublient au point de mépriser les bourgeois, & de se croire des personnages essentiels. Les armes qu’ils portent, les rendent audacieux. Ils devroient ne pas oublier que le tribunal leur recommande la plus grande modération. Ce tribunal est trop sage pour ne pas enjoindre aux cavaliers de maréchaussée, que tant qu’ils ne voient ni rixes, ni désordres, leur rôle doit être muet & passif.

Le mal est à côté du bien. Ces cavaliers, par humeur ou par orgueil, s’ingèrent trop fréquemment à troubler les plaisirs innocens du peuple. Ils étendent leur mission jusqu’à vouloir régler la police en présence des magistrats. Quelquefois s’abandonnant à une indiscrétion coupable, ils mettent le peuple, assemblé pour une fête, dans le cas & sur le point de former une émeute.

Ainsi ils peuvent être les vrais & uniques auteurs du tumulte.

Le tribunal des maréchaux de France punit toute rébellion envers la maréchaussée.