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CHAPITRE DCCXXV.

Trouveur.


Cest un métier à Paris. Le trouveur se lève le lundi de grand matin, parce que la foule s’est promenée le dimanche. Il va battant les chemins, les boulevards, les routes fréquentées ; il a un coup-d’œil particulier pour distinguer de loin ce qu’on a laissé tomber. Son regard rase incessamment la terre : vous passez auprès de lui, il ne vous apperçoit pas ; mais il distingue une clef de montre que la poussière couvre à moitié ; il voit des deux côtés, & presque derrière sa tête. Notre œil a huit muscles ; les huit muscles de cet homme travaillent, le long des routes, avec une mobilité surprenante. Il marche hâtivement, comme pour aller au-devant de l’objet qu’il cherche, il ramasse vite ce qu’il trouve, & paroît