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parce que Maréchal, pour lors premier chirurgien, ne quittoit guère le roi. Il ne laissa pas de lui donner quelques espérances, & lui conseilla de se tenir toujours à portée des occasions, en venant s’établir à Versailles, ce qu’il fit.

Un jour enfin que Maréchal avoit demandé au roi un congé de deux ou trois jours, pour aller à sa petite campagne de Bièvre, Daquin crut le moment favorable ; il tâta le pouls du roi, le matin à son ordinaire, contrefit beaucoup l’effrayé, trouva un battement inquiétant, disoit-il, & une saignée étoit absolument nécessaire. Il n’y avoit pas même de temps à perdre.

Le roi avoit d’abord eu quelque répugnance, n’ayant pas pour le moment Maréchal auprès de lui : la peur l’avoit enfin déterminé à tout, & Daquin avoit proposé son petit chirurgien, comme étant un des plus habiles saigneurs du royaume. On l’avoit envoyé chercher ; la saignée fut faite, & Daquin envoya aussi-tôt retirer les dix mille écus consignés chez le notaire.