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jette dans le péril, ne sachant si elles tourneront à droite ou à gauche. Ne pourroit-on pas obliger les portiers à prévenir les passans, & à siffler d’une certaine maniere : ce qui seroit un signal conservateur. Il y a moins de danger quand les voitures rentrent, parce que le laquais fait sonner le marteau à coups précipités ; & l’on est averti.

Il est presqu’ignoble de ne pas demeurer en porte cochere. Fût-elle bâtarde, elle a un air de décence que n’obtient jamais une allée. Celle-ci conduiroit à l’appartement le plus commode, qu’elle seroit proscrite, fût-elle encore large, propre & bien éclairée. Il y a des portes cocheres obscures, embarrassées par des équipages, où l’on risque de donner de l’estomac dans le timon & dans l’essieu. Eh bien ! l’on préfere ce passage étroit à cette voie roturiere qu’on appelle allée. Les femmes du bon ton ne vont point visiter ceux qui sont logés ainsi.

Les portes cocheres sont fort utiles à ceux qui ont des dettes. Les exploits s’arrê-