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il nous est permis du moins d’enfoncer la tête dans le coin du carrosse, & nous ne risquons pas d’éborgner notre voisin avec les pointes de notre ancien triangle.

C’est toujours celui-là qu’on porte sous le bras, lorsqu’on est habillé ; mais on ne s’habille plus qu’une ou deux fois la semaine, les jours de grandes visites. On voit les gens comme il faut, à l’heure même du spectacle, le chapeau sur la tête.

Le dernier caprice, je crois, est le meilleur ; il a influé sur la couleur. Les chapeaux ne sont plus noirs : on les porte blancs, comme font les carmes & les feuillans depuis plus d’un siecle ; & sur-tout en été, le soleil échauffe moins la tête. L’œil qui s’étonne d’abord, s’accoutume à tout : on porteroit des chapeaux rouges & bleus, verd-pomme & lilas, qu’on s’y feroit ; chacun arboreroit sa couleur favorite. Ce seroit un nouveau coup-d’œil.

On commence par condamner les nouvelles modes ; chacun se récrie sur la folie