teurs décorés usurpent ainsi les profits des classes commerçantes, & ils vous diront néanmoins qu’ils n’achetent que pour les artistes : ils en sont les véritables tyrans.
Au reste, c’est aux ventes que le prix réel des tableaux se manifeste, & qu’ils n’en imposent plus, comme dans le sallon de l’orgueilleux possesseur. Là finit le rôle avantageux de l’homme usurpateur & médiocre : là, les prétendus connoisseurs voient leur prononcé chimérique réduit à zéro : là, la superbe école françoise apprend à rabattre de sa fastueuse préemption. Un peintre a beau s’appeller premier peintre du roi, on donne pour dix écus (c’est-à-dire pour la toile) une de ses compositions de quatre pieds de hauteur. L’huissier-priseur ne lui fait pas grace, & le livre impitoyablement à l’acheteur qui va en décorer une anti-chambre enfumée, ou une salle à manger.
Philippe duc d’Orléans, régent du royaume, s’amusoit à peindre ; mais la main de son altesse, habile à mouvoir l’Europe, ne