Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 323 )

registres mortuaires des paroisses de la ville ne sont pas chargés de leurs noms ; il ne faut donc plus compter par le registre des baptêmes, ni par celui des morts.

On croit moins aujourd’hui aux médecins ; les apothicaires se ruinent ; on ne court plus, comme autrefois, aux poisons multipliés de leurs boutiques meurtrieres ; ils se font chymistes, pour que leur conscience ne leur reproche pas de participer à la mort de leurs concitoyens ; ils jugent eux-mêmes les médecins qui n’osent plus étaler avec la même hardiesse leurs funestes systêmes. La bienfaisante chymie a simplifié les remedes ; il n’y a plus que quelques chirurgiens de Saint-Côme, vieux & ignares, qui commandent encore ces saignées copieuses, ces horribles breuvages compliqués, la honte de la médecine & de la pharmacie, que nos peres avaloient, malgré la répugnance invincible de la nature. Enfin, le nombre des morts est diminué même dans les hôpitaux.

Cet ouvrage ne comporte pas des calculs ;