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CHAPITRE CCCLI.

Querelles littéraires.


Quand on veut rabaisser les gens de lettres, on parle de leurs querelles vives & quelquefois scandaleuses. Il est vrai que, dans leurs débats, ils semblent peu éclairés sur leurs véritables intérêts, & qu’ils aiguisent l’un contre l’autre des armes redoutables qu’ils devroient détourner contre leurs ennemis.

Il seroit tems qu’ils y songeassent. Ceux-ci seroient bien foibles alors ; & sans ces divisions déplorables, la littérature auroit un poids majestueux qui opprimeroit ses adversaires. Il y auroit plus de véritable gloire pour eux de se montrer indifférens à de petites attaques, que de déployer une sensibilité qui dégénere en clameurs puériles : les plus petits, étant toujours les plus orgueilleux, font ordinairement grand bruit pour une légere piquure faite à leur amour-propre ; mais les