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les opinions contraires, sans leur opposer une digue imprudente ; car il sent bien qu’il leur donneroit peut-être un volume & une force plus considérables.

Il regarde toujours comme ses plus redoutables ennemis les protestans, & sur-tout les anabatistes, qui deviennent très-nombreux dans quelques provinces de France ; mais il ne seroit pas trop éloigné de faire une sorte de pacte amical avec les philosophes, parce qu’il voit qu’il ne perdra rien par la tolérance, & qu’il risqueroit beaucoup en suivant un systême opposé.

Quand il changera de forme, sa métamorphose sera rapide ; il se modifiera sans une grande résistance, abandonnant tout-à-coup le chimérique pour s’attacher au réel. Il sait que c’est sa richesse même qui servira à l’affaisser : il prévoit que le combat ne sauroit être long, & que le parti foible devra céder le tout pour en conserver du moins des fragmens larges & précieux. La grandeur du clergé catholique, a dit Helvétius, est toujours