Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 18 )

gagistes à tant la feuille, & cette misérable rapsodie va toujours son train. Par une incroyable & vieille habitude, la province souscrit & souscrira pour le Mercure.

On sait d’avance, d’après le nom des auteurs, les productions qui doivent être portées aux nues, & celles qui seront pulvérisées sans miséricorde. Quelques académiciens, par un manege adroit & clandestin, se font déifier dans le Mercure ; on a vu des auteurs ne point rougir de faire leurs propres extraits, & se donner des louanges sans pudeur ; d’autres se font louer par la main de leurs amis.

Guillaume-Thomas Raynal, depuis si justement célebre par l’Histoire philosophique & politique des deux Indes, étoit auteur du Mercure en 1751. Il y a loin de la platitude de cet insipide journal aux idées de cette admirable histoire.

M. Pankouke (car ici il est auteur & n’est plus libraire) a fait dans le Mercure un discours sur le beau. Savez-vous ce que c’est