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poir quand elles commencent à grossir, & boivent du vinaigre pour se conserver la taille.

On criaille dans les sociétés de province ; à Paris on parle bas. On appelle madame toutes les femmes, depuis la duchesse jusqu’à la vendeuse de bouquets ; & bientôt on n’appellera plus les demoiselles que madame, tant il y a de vieilles filles qui font équivoque.

L’étranger a peine à concevoir comment il y a dans le royaume un prince & une princesse qui n’ont pas d’autre nom que celui de Monsieur & de Madame, lorsque tout le monde l’appelle ainsi. Tous les autres individus sont donc des usurpateurs de ces deux augustes titres ! Un poëte, fort embarrassé du protocole, a mis à la fin d’une épître dédicatoire, je suis, Monseigneur, de Monsieur le très-humble, &c.

On donne le nom de demoiselle à toutes les filles qu’on ne tutoie pas. Les demoiselles commencent à aller dans le monde sans leur mere.

L’art & le goût paroissent plutôt dans le