CHAPITRE CCXV.
Foire Saint-Germain.
Les spectacles des Boulevards sont obligés d’aller à cette foire, à laquelle on devroit bien donner une entrée spacieuse ; car il n’y a qu’une porte étroite, dont le terrein descend encore en pente. Il faut que toutes les voitures & les fantassins pêle-mêle passent par ce dangereux sentier.
Là, des hommes de six pieds, montés sur des brodequins, coëffés comme des sultans, passent pour des géans. Une ourse rasée, épilée, à qui l’on a passé une chemise, un habit, veste & culotte, se montre comme un animal unique, extraordinaire. Un colosse de bois parle, parce qu’il a dans le ventre un petit garçon de quatre ans. Il faut la révolution de plusieurs années pour amener à l’œil du naturaliste quelque chose digne de son attention. La charlatanerie grossiere est là