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ses dettes du jeu ; pourquoi ? Parce qu’on ne seroit pas plus admis dans la société. Il seroit facile à des loix plus pressantes, plus positives, de forcer les débiteurs à l’acquittement de leurs obligations ; c’est plutôt la mauvaise volonté que l’impuissance, qui recule devant ses engagemens les plus solemnels.

Plus un débiteur est riche, moins il paie ; il défend avec une partie de son or l’autre portion de son opulence ; il enveloppe son créancier de tous les embarras de la procédure, il le jette dans les détours de la chicane ; & à force de reculer l’époque du paiement, il lasse & fatigue son adversaire, qui lui abandonne enfin la moitié ou les trois quarts de sa créance

J’ai dit, je crois, que les jeunes gens, il y a quarante ans, aimoient le fracas & le carillon, & que presque toutes les nuits ils se faisoient une gloire misérable de casser des lanternes, ou d’attaquer les soldats du guet. J’ai dit que ces abus avoient été sévérement réprimés comme ils devoient l’être. Aujour-